La cryptomonnaie: idéal ou dystopie?

03/02/2021

Le 28 janvier 2021 au soir Elon Musk, patron de Tesla et SpaceX, a favorisé l'envolée d'une cryptomonnaie bien connue, le Bitcoin. Simplement en ajoutant le #Bitcoin à la biographie de son compte Twitter, cela eut comme conséquence de faire augmenter son cours, déjà très performant, de 17 % en seulement 24 heures. Une aide gracieuse donc, lorsque l'on sait que cette crypto devise bat des records ces derniers mois... sa valeur ne cesse d'augmenter dépassant même le palier des 40 000 dollars par unité, du jamais vu !

Cette devise est caractérisée par une absence de support physique : pas de billets, ni de chéquiers, ni de cartes... elle est 100% virtuelle. Contrairement aux devises étatiques comme l'euro ou le dollar, cette monnaie n'a pas de cours légal et ce dans aucun pays du globe. C'est-à-dire que celle-ci varie selon l'offre et la demande, n'ayant pas de banque centrale à sa tête. De plus, le nombre maximal d'unités de monnaie en circulation est plafonné, permettant d'assurer sa rareté ainsi que sa valeur, à l'instar des métaux précieux.

Cette monnaie fonctionne grâce à un procédé appelé Blockchain, une technologie de stockage et d'émission d'informations, sécurisée et anonyme. Satoshi Nakamoto, inventeur du Bitcoin a, pour la première fois, appliqué cette technique de chaîne de blocs « décentralisée ». Les transactions sont quasiment impossibles à annuler puisque ces chaînes sont conçues pour résister aux changements. Les personnes qui produisent de la cryptomonnaie sont appelées des mineurs. Les mineurs font partie intégrante du processus. Ils confirment les transactions qui ont lieu sur la Blockchain.

En France, le gouvernement s'oppose férocement à l'anonymat des transactions en cryptos-actifs. Pour Bruno le Maire, ministre de l'économie, « ces actifs numériques posent un vrai problème de financement du terrorisme ». Ce danger justifie sa réticence envers l'absence d'identification des utilisateurs de cryptomonnaie. En outre, le gouvernement compte aller plus loin encore et annonce présenter de « nouvelles dispositions réglementaires » à ce sujet. L'opposition du pays et les nombreux débats témoignent qu'il est là un sujet sur lequel les discussions ne font que commencer.

Pourtant dans bien des régions du monde elle est la bienvenue. C'est par exemple le cas de grands pays tels que les États-Unis, le Canada, le Japon... qui optent pour une attitude plutôt favorable à l'utilisation de la cryptomonnaie. A contrario, certains pays comme la Chine ou le Qatar l'ont interdit bien qu'en pratique sa prohibition est rendue impossible en raison de la nature décentralisée de la cryptomonnaie. Par conséquence aucun gouvernement ne détient le pouvoir d'interdire véritablement ces devises à moins de proscrire l'utilisation d'Internet dans l'ensemble du pays.

A t-elle une chance de devenir notre future monnaie ?

Beaucoup y pensent, y réfléchissent, y croient mais plusieurs obstacles nécessitent d'être traités au préalable. D'abord, la quantité de monnaie traditionnelle produite augmente au fil des années ce qui entraîne irrémédiablement la perte de sa valeur : c'est le phénomène de l'inflation. A l'inverse, la crypto monnaie est déflationniste puisque limitée.

A noter également que la monnaie électronique ne peut pas être épargnée comme la monnaie traditionnelle. En effet, celle-ci étant uniquement stockée, la spéculation est la seule façon de la faire prospérer. Or, l'instabilité des cours des monnaies virtuelles induit un risque élevé de bulles spéculatives.

L'aspect environnemental est aussi à prendre en compte car il est possible de créer de la cryptomonnaie chez soi, sur son ordinateur. En Irlande par exemple, des particuliers investissent dans des hangars, y disposent des milliers d'ordinateurs qui tournent sans arrêt. Cette logistique nécessite une puissance de calcul conséquente. La raison est simple : derrière chaque devise se cache un algorithme unique. Leur nombre étant limité, et la découverte de nouvelles devise augmentant, celles restantes sont de plus en plus complexes à décoder et induit le recours à un processus informatique demandant une grande puissance. Ainsi, pour générer l'énergie nécessaire, une haute quantité d'électricité est utilisée par les ordinateurs.

Mais aussi, les transactions s'effectuant en-dehors d'un cadre réglementé, les investisseurs ne bénéficient d'aucune protection en cas de perte financière ou de mauvais investissement.

Enfin, le piratage des données existe même si cela est rare. Quoi qu'il en soit, les utilisateurs de cryptomonnaie risque de perdre jusqu'à, pour certains, des millions d'euros. A ce sujet, le relevé de la société Atlas VPN indique que le total des vols des devises en 2020 s'élève à environ 3,8 milliards de dollars.

  Si en l'état des choses la cryptomonnaie semble peu adaptée à notre modèle de société, est-il envisageable que dans un futur proche elle s'en inspire afin de créer sa propre monnaie virtuelle, publique, assurée par un encadrement juridique approprié ?

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