Donald Trump: entre success-story et controverses 

13/02/2021

Le 6 janvier dernier, les téléspectateurs et adeptes des réseaux sociaux ont suivi de près un épisode très noir de l'histoire des États-Unis : l'attaque du Capitole. Une journée forte en émotions, durant laquelle des milliers d'émeutiers radicaux prennent d'assaut ce lieu symbolique en réponse à « l'appel » du président sortant Donald Trump. L'attaque permet de suspendre la certification des résultats du vote de la présidentielle américaine de 2020, alors que le Congrès des États-Unis est réuni pour effectuer cette étape finale du processus électoral. Accusé de « trahison d'une ampleur historique » et de « tentative de coup d'état », le procès en destitution de Donald Trump débute devant la chambre des représentants ce lundi 8 février.

Figure de télé-réalité, auteur, businessman affranchi et président des États-Unis, Donald John Trump est parti de pratiquement rien. Né le 14 juin 1946 dans le Queens à New-York, il intègre l'université de Pennsylvanie et obtient un diplôme en économie à 18 ans. Accusé de discrimination à l'égard des familles afro-américaines puis, quelques années après, de viol envers sa première femme, il réussit néanmoins à passer outre. A 38 ans, il bâtit un empire de casinos mais se trouve rapidement endetté, endettement bref car il obtient le succès espéré dans l'immobilier. Ce parcours atypique et criant de persévérance a pour conséquence d'entretenir une image d'homme tenace aux yeux des américains. Il gravit les échelons hâtivement passant de propriétaire du concours de miss univers à présentateur d'émission de télé-réalité et enfin candidat aux élections présidentielles. Tout au long de sa vie active, il est visé et critiqué par de nombreux médias nationaux et internationaux qui mettent un point d'honneur à faire émerger d'innombrables polémiques.

45ème président des États-Unis, Donald Trump se trouve plus que jamais dans le viseur des journalistes et opposants politiques. En effet, tout au long de son mandat et à fortiori à son crépuscule, les médias se sont révélés infatigables lorsqu'il était question de faire état des promesses non-tenues par le président. Parmi elles : ne pas réussir à faire revenir les emplois manufacturiers dans le pays, ne pas avoir construit le mur amérindien promis à ses électeurs, ne pas avoir maintenu la croissance économique au-dessus de 4 % pour chaque année ou encore la promesse de se débarrasser de la dette du pays. Ces éléments auraient pourtant mérité d'être analysés au regard de l'impact de la crise sanitaire sur les financements et le PIB américain.

En parallèle plusieurs polémiques éclatent, notamment suite à sa sortie très remarquée sur les pays africains et amérindiens, traités de « pays de chiottes », de nombreuses fakenews relayées par le président sont dénoncées, tout comme ses « incitations à la haine » qui prennent racine sur ses réseaux sociaux ou encore ses déclarations sur le réchauffement climatique.

Ce tourbillon de controverses, bien que réelles, a servi le jeu de tous ceux qui souhaitaient fiévreusement véhiculer une image érodée du président sortant, fou, dangereux et inconscient.

Pour rééquilibrer ce débat quelque peu faussé donc, rappelons certains engagements tenus par Trump parmi les plus importants et historiques de son mandat. Tout d'abord l'Accord de libre-échange Nord-Américain, qualifié de « désastre » par Donald Trump en raison des destructions d'emplois qu'il a entraînées, a été remplacé par l'Accord Canada-États-Unis-Mexique intégrant de nouvelles politiques commerciales en matière de numérique, de propriété intellectuelle, de norme du travail et d'environnement. Mais aussi, Trump a honoré sa promesse de retrait du pays l'Accord de Paris sur le climat qui constituait selon lui une atteinte à l'économie américaine portée par d'autres pays cherchant à en tirer profit comme la Chine ou l'Inde. En sus, il a signé un décret imposant la présence d'acier et de fer américain dans les contrats fédéraux afin de privilégier les entreprises américaines. Toujours sur la sphère géopolitique, l'ambassade des États-Unis a déménagé de Tel-Aviv à Jérusalem comme cela été promis par Trump et quelques-uns de ces prédécesseurs. Ce transfert acte l'amitié du pays avec Israël par la reconnaissance de la capitale d'Israël, suivi par les Accords Abraham entraînant successivement plusieurs normalisations historiques entre l’État hébreu et pays arabes. A noter que contrairement à Barack Obama, le président sortant a tenu sa promesse de ne déclencher aucune nouvelle guerre.

Enfin, Donald Trump, bien souvent dépeint comme un xénophobe a pourtant voué une partie de son mandat au vote d'une nouvelle loi assurant la stabilité du financement des collèges et universités afro-américains qui souffraient d'un financement réduit pour leurs programmes de prédilections. Pour nos lecteurs comptables, il s'agit d'un plan sur dix ans à raison de 255 millions de dollars par an.

A l'heure où l'issue du procès en destitution a pour enjeu clé la possibilité pour Donald Trump de se présenter aux prochaines élections, les esprits honnêtes ne se verront normalement pas contraints d'admettre que ce personnage surprenant, au patriotisme revendiqué aura su faire du bien à l'Amérique qu'il a dirigé durant quatre années. Ces accomplissements suffiront-ils à balayer les scandales qui plaisent tant à une partie de l'opinion américaine et internationale ? Auquel cas, si le procès signe la fin de Donald Trump, signe-t-il la fin du Trumpisme ?

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